Le niveau monte !

En 5ème, "Topaze" devient illisible. A l'épreuve de français du brevet des collèges, on demande de compter le nombre de fois où un mot apparaît dans un texte. Au lycée, des élèves ne savent pas que la Loire est un fleuve et ne peuvent pas effectuer mentalement un calcul simple (10% de 250 000 ou 22 otés de 74 par exemple).  En BTS, une élève ne sait pas si "postérieur", c'est avant ou après... mais le niveau monte, c'est certain, puisque les experts payés par le Ministère le disent. Une lauréate du concours de l'agrégation d'économie ne distingue pas production et productivité. A Polytechnique, pour la première fois depuis la création de l'Ecole, le niveau en mathématiques au concours d'entrée baisse depuis 3 ans...  mais le niveau monte, vous dis-je...

En 1998, l'OCDE a rendu public une étude comparative des compétences acquises en mathématiques par les adolescents des différents pays développés. On ne peut pas dire que la France brillait au sein de ce classement. Sans doute l'étude devait-elle être mal conçue, puisque que chacun sait qu'en France, le niveau monte. On décida donc de ne plus participer à ce type d'études comparatives...

Depuis 1993, tous les établissements procèdent à des évaluations en CE2, 6è et 2nde. Les résultats 1998 se sont avérés catastrophiques. La barre des 20% d'illettrés en 6è était franchie. Pis, les tests révélaient une détérioration sensible du niveau depuis 1993. Qu'à cela ne tienne : puisque de toute évidence, le niveau monte, et que les indicateurs sensés refléter cette hausse du niveau ne le confirment pas, c'est que les indicateurs sont mauvais. Supprimons-les, ce qui fut décidé en 1999, et décidons d'en inventer d'autres.

Je suggère de mesurer la capacité des élèves à manier les consoles de jeux vidéos. Nul doute alors qu'on pourra vérifier que le niveau monte...