L'élite soutient Allègre

On ne peut pas dire que Claude Allègre mena un combat personnel en défendant ses réformes. Bien au contraire : toute l'élite politique, médiatique, économique l'a soutenu :
 


Ce large soutien n'est pas le fruit du hasard. De façon générale, tous les puissants, les dominants, ceux qui sont du bon côté de la barrière, ceux que leur culture et leurs revenus autorisent à s'affranchir d'une obligation scolaire trop pesante, ceux qui sont fatigués de maintenir le lien social avec les plus pauvres, ceux qui pensent "mondial", ceux qui ont accès aux médias, sont pro-Allègre.

Eux savent que leurs enfants arriveront à s'en sortir, quel que soit le niveau des connaissances acquises au lycée : le milieu familial, les relations, la possibilité de financer des cours particuliers protègent leur progéniture de la sous-culture. Eux arriveront toujours à placer leurs enfants  à Henri IV ou dans un lycée privé. Ce qui ne les empêche pas d'être partisan d'un lycée allégé de 26 heures par semaine pour les autres : on a le droit d'être cynique et de défendre ses intérêts.

Tant pis pour le môme intelligent de Sarcelles ou du Mirail qui, lui, sera attaché à son lycée  "light" comme le serf est attaché à la glèbe : il pourra toujours tenter de monnayer son bac au rabais au Mac'Do du coin.

Parce que, s'il faut maintenant, à l'heure de la mondialisation, des "start-up" et d'internet, au seuil du 3è millénaire, s'occuper des vieilleries républicaines d'égalité...