Références

 A l'IUFM, on enseigne désormais une pédagogie officielle, dont le catéchisme est contenu dans les ouvrages de Meireu. On y parle de "séquence d'apprentissage et d'activités dans le groupe-classe ; l'apprenant y exerce un métier, celui d'élève, qui consiste à construire ses propres savoirs et à acquérir savoir-faire et  savoir-être. L'enseignant ne note plus : il évalue de façon sommative et formative", etc.Bref, on y parle le jargon des sciences de l'éducation pour finalement ne pas dire grand chose, sinon qu'il ne faut absolument pas faire cours, ni même transmettre des connaissances.

Je ne crois pas à cette pédagogie officielle. Au mieux, elle est inutile et prétentieuse. Au pire, elle est l'apologie du renoncement à instruire. Ma maigre expérience m'a montré qu'en matière de pédagogie il n'y a pas de recettes miracle. La réussite tient en un seul ingrédient :  un professeur bien formé dans sa matière, suffisamment enthousiaste pour transmettre sa passion et ayant réussi à tisser des relations de confiance avec ses élèves. Alors, la méthode importera peu : inductive, déductive, active, magistrale, tout réussira.

Aussi, au lieu des tristesses indigestes des pédagogues en chambre, je préférerais qu'à l'IUFM on lise plus les auteurs qui suivent. Avec une tendresse particulière pour Alain, le philosophe, qui a dit en peu de mots, dans une langue claire et belle, ce que nos pseudo-pédagogues officiels n'arrivent pas à énoncer même laborieusement.
 
 

  • Alain "Propos sur l'éducation", Quadrige, PUF, 1986
  • Charles Coutel "Que vive l'Ecole républicaine", Textuel, 1999
  • Jean-Claude Michéa "L'enseignement de l'ignorance", Climat, 1999
  • Fernando Savater "Pour l'éducation", Payot, 1998
  • Alain Finkielkraut "La défaite de la pensée", Gallimard, Folio, 1987
  • Alain Finkielkraut "L"ingratitude", Gallimard, 1999
  • Hannah Arendt "La crise de l'éducation", Gallimard, 1972
  • Jean-Pierre Le Goff "La barbarie douce", La Découverte, 1999