Pour un Ferry's revival
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Quand j'étais petit, l'Ecole était un lieu où on apprenait des choses : lire, écrire, compter, réciter des poèmes. Puis au collège, on découvrait la littérature, l'histoire, la géographie, les sciences, les mathématiques. On avait compris  qu'on redoublerait si on ne suivait pas. Du coup, on apprenait ses leçons, on répétait les exercices. Dans la classe, il y avait un tableau, une craie, un professeur ; un professeur qu'on respectait, à défaut de l'apprécier toujours. On ne demandait pas à l'école d'éduquer : c'était à la famille de le faire. Et quand on avait une punition en classe pour une quelconque bêtise, on pouvait être sûr que nos parents allaient doubler l'addition.

Aujourd'hui, les pédagogues se sont emparés de l'école et l'école a désormais honte d'instruire : c'est ennuyeux et les élèves, adeptes du zapping, refusent d'apprendre quand c'est ennuyeux. Alors, l'école préfère animer, à coup d'activités d'éveil et d'ordinateurs. On écrit de moins en moins dans cette école, mais tous les élèves s'y expriment et communiquent. On y apprend également de moins en moins de choses mais c'est sans conséquence car ça n'empêche pas d'aller en classe supérieure. Les professeurs ne sont plus respectés puisqu'ils font un métier où l'on gagne le dixième ou le centième de ce que gagnent les milliardaires en short.

Ces évolutions à peine sensibles, imperceptibles d'une année sur l'autre,  Allègre en a été le soudain révélateur : il a déchiré le voile, en éructant bien fort ce qui jusqu'ici n'était que chuchoté. On pensait naïvement que la transformation progressive de l'Ecole en lieu de socialisation, la mort programmée de la culture et de l'instruction à l'Ecole ou la baisse du niveau étaient le fruit d'une évolution inéluctable, d'une pente naturelle contre laquelle il était vain de lutter. Claude Allègre nous a appris qu'en fait de fatalité, il s'agissait d'une politique.
 

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